L'auguste

À l’origine, une parcelle de terrain presque abandonnée, vierge de toute construction. La végétation y a pris ses droits. Cachée, lovée dans un quartier plutôt résidentiel, le tissu urbain proche reste difficilement identifiable : Les secteurs Sud, Sud-Est et Sud-Ouest sont des zones à caractère pavillonnaire. De belles et grandes maisons individuelles trônant chacune sur leurs généreuses parcelles de terrain. Il faudra rester discret et préserver ce beau voisinage, si fragile, si sensible aux nouveaux arrivants. En toute proximité, à l’Est, règne un ensemble de deux immeubles de logements dense en R+4. Des soutiens car oui, l’Auguste sera finalement un peu de la même famille.

Au Nord, le parc Charles de Gaulle de la commune de Claix, une échappée visuelle de verdure. De l’espace. À l’Ouest, le cimetière. C’est bien, un cône de vue sera préservé. Cela tombe bien la chaîne du Vercors s’allonge au fond du paysage formant écrin pour le château delphinal et le château de Montolivet en premier plan ; il faudra privilégier cette vue pour certains appartements. Mais surtout ne pas oublier la vue principale au Sud-Est : nos chers et majestueux massifs alpins.

Progressivement les idées se dessinent dans l’esprit, elles arrivent et germent, se développent dans l’esprit de l’architecte. Il faut absolument réussir le pari de se faire accepter dans ce lieu, tellement délicat, si fragile. Le bâtiment sera donc partiellement enterré pour réduire sa hauteur finale ressentie. Il se développera en longueur comme la silhouette de la chaîne du Vercors en arrière-plan.

Les places de stationnement extérieures seront protégées par des pergolas métalliques qui accueilleront une végétation invasive. Cela les cachera des futurs occupants, des voisins proches et les protégeront du soleil d’été. Nous planterons des arbres sur l’espace extérieur dédiés aux stationnements. Ils protégeront ces espaces du soleil trop chaud l’été mais surtout, protégeront les voisins de futurs vis-à-vis éventuellement dominants. Le corps principal du bâtiment sera donc non seulement partiellement enterré mais il se placera le plus possible au Nord du terrain, c’est-à-dire au plus proche du parc Charles de Gaulle. S’éloignant ainsi des maisons individuelles au sud : le retrait, le respect. Les accès véhicules seront complexifiés certes mais l’intimité de tous prévaut.

L’immeuble va donc se développer sur toute la longueur du terrain, l’accès des véhicules et notamment ceux de la sécurité nécessite la création d’un espace de retournement au fond…
Soit; des contraintes naissent certaines idées ! l’extrémité Est du bâtiment se décale formant cet espace de retournement créant, ainsi un deuxième bloc d’habitation. L’idée, l’image d’une bâtisse/demeure protégée, reculée, à l’abris des regards indiscrets émerge.
Les grandes lignes, les bases du projet sont là.

Quelques toits plats hérissés de cheveux végétalisés pour être de son époque et au sommet, une coiffe en tuiles traditionnelle à deux pans pour dire que nous ne sommes pas des étrangers au site construit existant.

La conception des appartements doit aussi faire la part belle aux usages et au confort du quotidien des habitants. Ils sont ainsi tous disposés et conçus pour
privilégier les vues sur le grand paysage. Cet objectif fondamental à la conception de l’immeuble aboutit à l’épannelage si caractéristique de l’Auguste.
Des volumes qui s’imbriquent ensemble et qui expriment leur individualité par leur couleur, des balcons qui s’étirent et s’élancent pour affiner et alléger la lecture du bâtiment tout en offrant de plus belles surfaces extérieures aux bénéficiaires des lieux et enfin, un balcon, plus singulier que les autres.
Une vague, quelques courbes uniques sur l’ensemble de l’immeuble.

Seulement ici, seulement là, pour que ce balcon existe plus que tous les autres balcons. La singularité formant portique et accueil de l’entrée principal.